À celui d’éco-transition, Jean Marc Barki (président de Stikoïa) préfère le terme d’éco- responsabilité. De cette manière, il rappelle d'emblée que nous avons, chacun, la possibilité, la responsabilité d’agir et de faire preuve d’agilité.

Pour le chef d’entreprise, c’est dans la capacité de chacun à s’adapter que réside la « réponse » au défi de notre époque.

Avec un réel sens des responsabilités justement, il n'hésite pas à préciser comme il apprécierait que « les règles soient faites pour s'adapter lorsque c'est nécessaire. » Un principe qu'il accepte et cultive lui-même au sein de son entreprise et dans chacun de ses engagements. Et de regretter que trop souvent, cette idée ne soit pas acceptée et encore moins mise en œuvre par celles et ceux qui, pensant protéger, déresponsabilisent en réalité.

La RSE pour ADN

Pour autant, ne vous y trompez pas, Jean Marc Barki n'est pas ce qu'il faut appeler un climato- sceptique, bien au contraire. S’il s’autorise cette prise de position un peu « décalée », ce n'est pas non plus par esprit de contradiction, mais plutôt parce qu'il est résolument pragmatique.

Pour preuve, l’économie circulaire, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) sont omniprésentes chez Stikoïa (Sealock jusqu’à il y a peu) depuis le milieu des années 90. Bien avant la "prise de conscience collective", lui et son frère, actionnaire et en charge de l’action commerciale, ne sont pas du genre suiveurs. Ils préfèrent anticiper, avancer et faire bouger les lignes, plutôt que d'en subir les limites.

Depuis longtemps, le recyclage ou un taux de gâche inférieur à 1% du côté de l'outil de production sont, parmi bien d’autres, des actions concrètes mises en place au sein de l’entreprise installée à Sallaumines et qui emploie 25 personnes.

« La moindre pastille de colle est comme un diamant ». Cette idée, partagée par l'ensemble de l’équipe est un véritable moteur. « Nous essayons d'être le premier producteur au monde à fabriquer 100 % de nos colles à partir de produits bio-sourcés. » Un défi, une motivation de chaque instant pour l’entreprise, dernier fournisseur indépendant français de colles à destination des industriels. Il y en avait une trentaine dans les années 90. « Avec ‘Cléopâtre’, la colle présente sur toute les tables d’écoles, nous sommes les deux acteurs de la filière en France. » Jean-Marc Barki cite volontiers la marque et ses responsables, avec lesquels il a des échanges réguliers. Une démonstration de ce qui caractérise profondément l’homme avide de partages, d’approches et de solutions collectives.

Un modèle d’intelligence collective

Dans une forme d'appel à la responsabilité de chacun, Jean-Marc Barki formule le vœu que les industriels français et en premier lieu ceux des Hauts-de-France et de l’Artois en particulier, se rassemblent pour faire-ensemble et transformer nos modes de vie.

Pragmatique toujours, il mesure mieux que nul autre combien le tissu de PME françaises a un rôle à jouer. Il apprécierait que tout un chacun soit conscient que ce tissu constitue la réelle échelle pertinente pour faire bouger les lignes. Une inspiration, une vision qu’il défend avec détermination au sein du Medef ou de la French Fab.

Innovation

« Innover, c'est mettre le doigt sur une solution à laquelle personne n'a pensé jusqu'alors. Cela ne veut pas dire inventer une nouvelle molécule. C'est très différent. Ce qui compte avant tout c’est l’usage. »

Avec force-conviction, Jean-Marc Barki embarque toutes celles et ceux qui l’écoutent et le voient à l'œuvre. Sa passion pour l'entreprise : composante de l'amélioration d'un système global, nous colle littéralement sur place. Nous pourrions l'écouter longtemps encore. Mais déjà, il doit repartir sur les routes. Aller promouvoir les savoir-faire et une vision d’avenir auxquels il dédie chaque minute de son existence avec une réelle simplicité et une grande qualité relationnelle. C’est perceptible dans chaque interaction avec ses collaborateurs ou encore avec cette lycéenne à la recherche d’un stage qui, sans le savoir, dans le hall de ce fleuron industriel de l’éco-transition, s’est adressée au patron des lieux. Agile, il l’est indiscutablement. Sensible il l’est tout autant dès lors qu’il s’agit d’être utile ou à l’écoute de l’autre.